Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent à
Port-au-prince et dans le reste du pays pour réclamer le jugement des
dilapidateurs des fonds Petro Caribe et justice pour les victimes de la Saline: le secteur démocratique
et populaire dresse un bilan de 11 morts et annonce la poursuite de la
mobilisation
Port-au-Prince, 18 novembre 2018- (AHP) - Plusieurs dizaines de
milliers de personnes sont descendues ce dimanche dans les rues de
Port-au-prince et dans les princvipales villes du pays, dans le cadre de la mobilisation pour réclamer
le jugement des dignitaires de 3 gouvernement ( 2008 à 2015) qui ont
dilapidé 3.8 milliards du fond Petro Caribe dans le cadre de la vente par le
Vénézuéla à Haïti de produits pétroliers au taux préférentiel de
1%.
La manifestation de ce dimanche 18 novembre qui a coïncidé
avec le 15ème anniversaire de la bataille de Vertières, la dernière
victorieuse sur la puissante armée francaise, qui a ouvert la voie à
l'Indépendance d'Haiti le 1er janvier 1804, a cette particularité qu'elle a démontré
la détermination de la population à exiger le procès Petro caribe qui concerne
aussi plusieurs proches du president Jovenel Moïse.
En effet, les manifestants Petro Caribe n'ont jamais été autant
attaqués que ce 18 novembre. Des individus armés et masqués ont tiré sur eux à
chaque fois qu'ils s'apprêtaients à démarrer la manifestation. Ce fut le cas au
Carrefour de l'Aéroport à Delmas, à Delmas 2 et à Pétion-Ville.
A Delmas 2, une dizaine de personnes ont été blessées, sous les
yeux de policiers en uniforme.
Mais, la manifestation qui a rassemblé une foule compacte de
dizaines de milliers de personnes allait pouvoir prendre son envol un peu après
la mi-journée.
Les manifestants ont alors lancé des slogans hostiles au président
Jovenel Moïse et à son premier ministre Jean Henri Céant accusés d'avoir
cautionné le massacre du quartier populaire de la Saline qui aurait fait plus d’une
vingtaine de morts.
"Il n'y a pas eu d'affrontements à la Saline. Ce sont des
gens qui ont été assasinés dans leur sommeil et dont les cadavres ont été jetés
aux chiens, ont dénoncé des manifestants, faisant savoir que ces meurtres ont
ete commis pour destabiliser la population et qu'on ne peut pas commettre de tels
crimes impunément.
Les manifestants, après avoir quitté Pétion-Ville, mettant le Cap
sur le Champ-de-Mars, ont entonné l'entrainant réfrain " Bare
Vòlè, mare vòlè". Ils ont également
chanté ce n'est qu'un au revoir, Jovenel, car pour eux, le jour du départ est
proche.
La bataille pour le procès Petro caribe a gagné, selon eux, une première manche,
en obtenant que le chef de l'Etat renonce a participer à la cathedrale du
Cap-Haïtien au Te Deum Traditionnel et à se rendre à Vertieres ,
par peur d'être pris à partie comme ce fut le cas le 17 octobre, au site de Pont
Rouge, lieu de l'assassinat du père de la Patrie Jean-Jacques Dessalines, en
1806.
Au Musée du Panthéon national où il est allé déposer une gerbe de
fleurs, le chef de l’Etat n'est resté qu'une poignée de minutes, car des
militants politiques commençaient à se rassembler et sachant que ces derniers
jours, il est souvent considéré comme
persona non grata un peu partout où il se présente.
Le premier ministre Jean Henri Céant a tenté difficilement d’expliquer
l’absence du chef de l’Etat au cap-haïtien où il a fait démolir la tribune sur
laquelle il devait prendre la parole.
Beaucoup de gens déplorent aussi que le “message délivré par le
chef de l’Etat n’ait apporté rien de nouveau, sinon les mêmes promesses creuses et les memes
propos polémiques”. Il a parlé comme s’il n’y avait aucune crise au pays, sans un mot pour les personnes excutées à la Saline.
Il faut dire que des manifestants ont lancé des jets de pierres
sur l’Etude du Notaire et premier ministre Jean Henri Céant à Bourdon. Des
agents de sécurité ont dû intervenir pour emêecher le pire.
Des manifestations ont été organisés aussi dans les autres grandes villes du pays, ce dimanche. Une
personne a été tuée et plusieurs autres blessées lors d’une manifestation de
plusieurs milliers de personnes au
Cap-Haïtien .
Un manifestant du nom de Saintimé Léger a également été abattu à Petit-Goave où
plusieurs blessés ont été enregistrés.
La situation était tendue aux Cayes (Sud) et à Jacmel. Dans cette
ville du Sud-Est, la population serait choquée parc le degré de brutalité des
policiers nationaux.
On rapportait jusqu’a la fin de la journée 3 morts à Port-au-Prince,
1 au Cap-Haïtien, 1 à Saint-Marc et 1 à Petit-Goâve et une trentaine de blessés, mais le secteur Démocrqique et
populaire a dressé un bilan genéral de 11 morts, lors d’une conference de
presse.
Lors d’une conference de presse, le sénateur Nenel Cassis a felicité
la population pour son courage.
Il a aussi évoqué la formation du prochain gouvernemert qui
devrait être composé d’un juge de la
Cour de cassation comme president et d’un premier ministre issu de l’opposition.
“ Ce sera un gouvernement dans lequel tous les secteurs se
reconnaitront , a-t-il dit.
Un mot a été lancé à l’endroit de tous les secteurs de la population,
y compris la classe ouvrière et le secteur paysan
Le Secteur Démocratique et populaire en a profité pour annoncer la poursuite de la
mobilisation ce lundi.
Le docteur Schiller Louidor a fait savoir qu’il n’est pas normal
qu’il y ait des morts à chaque manifestation pacifique, a-t-il dénoncé, souligant
que le pays n’a pas besooin de bouchers
pour le diriger.
Schiller Louidor a a appelé les parents à garder leurs enfants à la maison,
ce lundi, expliquant que M Jovenel Moïse s’est procuré les services de bandits
qui tirent sur tout ce qui bouge pour tenter de rester au pouvoir.
Il a également rassuré le secteur Privé que l’opposition ne veut
pas le chaos, cependant, il l’a appelé à
ne pas tenter de se solidariser avec
Jovenel Moïse.
La police s’est quant à elle félicitée de n’avoir pas eu de victimes
dans ses rangs , mis à part quelques blessés légers, a-t-elle dit.
En fin de soirée, des rumeurs persistantes circulaient sur le possible départ
imminent du president Jovenel Moise, en raison notamment des exactions commises
à La Saline.
Lors de la Conférence du Secteur démocratique, le député Printemps
Bélizaire a demandé a la population de surveiler les postes frontaliers pour
mettre la main au collet de Jovenel Moïse, dans le cas où il chercherait à
prendre la fuite, a dit le
parlementaire.
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