mercredi 7 février 2018

Premiers 12 mois de Jovenel Moïse au pouvoir ce 7 février: le chef de l’Etat et ses partisans se décernent un satisfecit, mais l’opposition et des citoyens interviewés dans la rue, soutiennent que la première année du mandat de M. Moise, a été marquée par un affaiblissement, voire une vassallisation, des institutions publiques.



Port-au-Prince, le 6 février 2017 - (AHP) - Le président Jovenel Moise boucle ce mercredi 7 février, la première année de son quinquennat à la magistrature suprême du pays.

Le chef de l'Etat s'est décerné un satisfecit, estimant avoir beaucoup oeuvré pour remettre Haiti sur la bonne voie.

Parmi ce qu’il croit être de grandes réalisations, Jovenel Moise cite le programme phare de son administration, la "caravane du changement".

Ce programme qui, au départ, a été présenté comme un moyen de booster le secteur agricole, s'est métamorphosé en chemin pour finalement, jusqu'ici, embrasser des secteurs comme l'énergie et le système d'adduction d'eau potable.

En effet, le président Moise ne râte jamais l'occasion de réaffirmer sa volonté de donner aux citoyens haïtiens, la possibilité d'avoir le courant de ville et l'eau du robinet à leur disposition, 24 heures par jour.

Des projets qui devraient se matérialiser dans un an et demi. Dans la capitale haïtienne, l'opinion des citoyens divergent sur la première année du quinquennat Moise.

Certains habitants de la capitale estiment que les 12 premiers mois du mandat de Jovenel Moise au palais présidentiel, ont été marqués par un affaiblissement, voire une vassallisation, des institutions publiques. 

Ils citent entre autres, l'unité de contrôle et de renseignement financier, que le président Moise a confiée aàun de ses proches après avoir révoqué d’une d’une façon jugé illégale, son titulaire, Sonel Jean-Francois, avant la fin de son mandat de trois ans.

Il y a aussi l'autre “unité de lutte contra la corruption”, l'ULCC, adjugée par David Bazile, un dirigeant du PHKT, le parti dont il avait porté les couleurs, lors des dernières présidentielles de 2015 et 2016.

Les citoyens interrogés par l'agence haïtienne de presse, disent également  garder un mauvais souvenir des declarations que le président Moise avait faites lors de son voyage en France où il est accusé d’avoir affirmé avoir été contraint de nommer des juges soupçonnés de corruption et bloqué le dossier Petro Caribe au sénat de la République.

En effet, une semaine avant le premier anniversaire de sa première année de présidence, les sénateurs de la majorité présidentielle sont reprochés d’avoir fait un cadeau au president Moïse, en adoptant en catimini, une résolution demandant la transmission du dossier de l'enquête sur l'utilisation des fonds Petro Caribe, à la Cour des comptes dont deux membres sont montrés du doigt dans le  dosier de dilapdation desdits fonds.

La remobilisation de l'armée dans des circonstances jugées opaques, constitue également une pilule difficile a avaler pour la plupart des personnes interrogées autour des 12 premiers mois de Jovenel Moise au palais national.

Mais un autre groupe estime que le président Moise fait tout ce qu'il peut pour placer Haiti sur la voie du redressement. Ces citoyens fustigent l'attitude des membres de l'opposition qui peinent, ont-ils dit, à s'unir pour combattre l'administration Moise-Lafontant.

Les récentes prises de positions des principaux "leaders" de l'opposition, notamment Jean-Charles Moise de PITIT Dessalines d'une part et Michel André et Schiller A. Louidor de l'autre, sans oublier l'attitude de cetains autres militants accusés d’avoir fait le saut dans le camp présidentiel, sont autant d'exemples évoqués par des citoyens pour soutenir la these de morcellement de l'opposition.

Il faut dire que la décision du président Moise de distribuer des centaines de millions de gourdes aux partis politiques, dans le cadre d'un processus dit d'application de la loi sur le financement et le renforcement des partis politiques, semble avoir beaucoup contribué à créer ue certaine division au sein de certains partis de de l'opposition dnt la Pateforme Vérité qui a perdu plusieurs de ses cadres importants.

Plusieurs dirigeants politiques dressent également un tableau sombre de la première année de mandat de Jovenel Moise. C'est le cas notamment de l'ancien sénateur Paul Denis qui critique ce qu'il appelle l'opacité du programme phare du président Moise, la "Caravane du changement".

Pour Abel Loredant, un militant de base de l'opposition, la première année du mandat de M. Moise a surtout été marquée par la corruption, la gabegie administrative, la vassallisation des institutions républicaines et des promesses fallacieuses.

Il cite entre autres, le scandale de corruption qui a éclaboussé l'administration et qui a provoqué la mise à pied du ministre des affaires sociales, Roosevelt Bellevue pour son implication dans une affaire de fraude portant sur des sursaturations de kits scolaires.

Toutefois, plus de 6 mois après les faits, alors que plusieurs enquêtes ont été annoncées sur ce dossier, aucun autre membre du gouvernement ne semble avoir été inquiété comme pour dire que, pour la premiere fois, il y a eu corrompu mais pas de corrupteur.

Mais pour les partisans du président Moise, la première année du quinquennat 2017-2022 est une réussite. Yvon Bonhomme du parti PARASOL, l'un des alliés de M. Moise, soutient que le chef de l'Etat a définitivement accompli des réalisations qui placent le pays sur les rails du changement.

Il met en avant les initiatives du président Moise de relancer l'économie, avec notamment le programme "caravane du changement".

Toutefois, tout au long des 12 premiers mois du mandat de M. Moise, des manifestations de ses propres partisans se sont multipliées notamment pour réclamer l'intégration des militants dans l'administration publique, une reformegouvernementale avec aussi  le renvoi du premier ministre Jack Guy Lafontant qualifié de figurant et jugé inapte à conduire la machine gouvernementale.
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