17 octobre 2018: un jour de “révolte générale” avec
des manifestations de centaines de
milliers de personnes dans l’ensemble des grandes villes du pays pour réclamer
les fonds Petro Caribe ou encore le départ du président Jovenel Moïse
Port-au-Prince,
17 octobre 2018- (AHP)- Plus d’une centaine de milliers de personnes ont manifesté
ce mercredi à Port-au-Prince pour rexiger que les 3.8 milliards du fonds Petro Caribe détournés par des dignitaires
de l’Etat ayant dirigé le pays de 2006 à 2016, rendent l’argent volé, à travers
un procès à réaliser par des personalités indépendantes.
Des
dizaines de milliers de manifestants ont également gagné les rues dans les
autres principales villes du pays dont le Cap-Haïtien, les Cayes, Gonaïves,
Port-de-Paix, Petit-Goâve, Jacmel, Aquin…
Ces
manifestations ont été organisées à l’occasion du 212 ème anniversaire de l’assassinat
du Père le la patrie Jean-Jacques Dessalines
tué en raison de son engagement en faveur de la Justice sociale. “Et ceux dont les
pères sont en Afrique, ils n’auront donc rien?”
Les
manifestations se sont déroulées généralement de façon pacifique, sauf lorsque
la police et des partisans du gouvernement se sont attaqués aux manifestants.
Tout
a commencé au Pont Rouge lieu de l’assassinat de l’Empereur, où le chef de l’Etat et son premier ministre
sont allés déposer une gerbe de fleurs, dans une ambiance de réprobation et de
slogans hostiles, pour réclamer les fonds dilapidés.
Des
jets de pierres ont été lancés en direction du chef de l’Etat qui a dû être
exfiltré par la police pour échapper à la fureur des manifstants
Un
agent de l’USGPN a été blessé à la tête à
l’occasion. Les autres agents de la PNH
allaient également vider les lieux en
vitesse.
“ Le président Jovenel ne peut plus prétendre
ignorer que la grande majorité de la population ne le porte pas dans son coeur”
ont fait savoir plusieurs journalistes qui couvraient les événements du jour.
Si
aux toutes premières heures de la journée,
des partisans du chef de l’Etat
s’imaginaient,
à travers leurs messages sur les reseaux sociaux, que la partie allait être gagnée, , ils
allaient vite déchanter avec le grave incident du Pont Rouge qui a comme donné
le coup d’envoi à une multitude de manifestations sur toutes les artères
de la capitale .
Les
manifestants qui scandaient de nombreux slogans anti-Jovenel Moïse, se sont
déclarés déterminés à prouver au chef de l’Etat accusé de protéger les
corrompus et les dilapidateurs qu’ils n’étaient pas en train de jouer.
A chaque
tentative de la police de briser les manifestations avec des gaz lacrymogènes,
de l’eau acidulée ou de rafales d’armes comme à Delmas 40 B, les manifestants
reprenaient leur trajet avec plus de force et de ferveur.
Ils
on fait savoir que les corrompus
n’auron
pas de répit. Et que si
le
pays s’effondre, ce sera la faute excusive du president Jovenel Moïse dont ils ont réclamé la demission.
Au
moins une personne qui érigeait une barricade a été tuée tôt dans la matinée à Delmas 2. Et
c’est la police qui est accusée de responsabilité dans ce meurtre.
L’un
des grands moments de la journée a été la tentative des manifstants de prendre la direction de la résidence
du président Jovenel Moïse à Pélerin 5.
C’était
une grande épreuve de force entre manifestants et policiers qui ont utilisé des
gaz lacrymogènes et de l’eau grattée pour charger ces derniers.
C’est
alors que furieux, les manifestants ont cassé les vitres de quelques
entreprises à l’aide de jets de pierres, à Pétion-Ville.
La trosième
grande épreuve de la journée pour le pouvoir, a eu lieu à Saint-Marc (Bas Artibonite/Nord).
Si
le chef de l’Etat a voyagé en hélicoptère pour Marchand Dessalines, (première
capitale du pays), la situation n’a pas été aussi facile pour les membres du
gouvernement qui ont été confrontés à plusieurs manifestations .
Une
ministre a dû se réfugier dans un commissariat de police, pour se protéger de
manifestants qui lui réclamaient l’argent Petro Caribe.
Au
retour, ce sont les journalistes qui accompagnaient les officiels qui ont eu la
peur de leur vie. Le bus qui les transportait a essuyé des jets de pierres. Des
manifestants les ont accusés entre autres de tolérance.
Après
les manifestations du 17 octobre, même des membres du gouvernermernt commenceraient
à prendre peur.
“Le
president n’en fait qu’à sa tête. Il semble être
le seul à ne pas voir le danger arriver à grands pas”, aurait fait savoir l’un
d’entre eux.
Des
manifestants ont appelé quant à eux les gens du secteur des affaires, de la
classe politique et de certaines organisations de la société civile à préciser
sans hypocrisie leur position par rapport
à Jovenel Moise et à la corruption qui gangrène
le pays .
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