Port-au-Prince, 1er mars 2018- (AHP)- Dans une salle comble et
avec la présence de diverses personnalités du monde académique et politique, la
Fondation Zile en partenariat avec l’Université Quisqueya, a réalisé ce
mercredi 28 février le lancement d’une série de conférence annuelle dont le but
est le renforcement des liens entre les deux pays qui se partagent l’ile et en
hommage à l’ancien ambassadeur Guy Alexandre.
Selon Edwin Paraison, directeur exécutif de l’organisation
binationale, cette initiative touchera les 10 départements d’Haïti de 2018 à
2028 et sera l’occasion de faire une évaluation des relations haitiano-dominicaines,
en vue d’élaborer des recommandations pouvant servir aux secteurs officiel et
privé haïtien et dominicain ainsi qu’à la société civile insulaire.
« Sur les traces de Guy Alexandre » est le titre de
cette série de conférences dont la première tenue à la salle du centre de
conservation des biens culturels (CCC) de l’UniQ a eu pour thème « Panorama
des relations haitiano-dominicaines de la crise de 2013 a date ».
Parmi les panélistes et intervenants, les académiciens Jean Marie
Théodat, Claude Moise, Watson Denis, Mirlande Manigat, Sabine
Manigat, Bernard Craan, président du forum économique et la militante de droits
humains, Colette Lespinasse.
Pour cette dernière, l’arrêt du tribunal constitutionnel
dominicain qui n’a rien résolu a provoqué la dénationalisation et l’apatridie.
« Il n’a pas pu mettre un coup d’arrêt aux échanges binationaux, mais a eu
quand même des effets en termes de difficultés administratives ». a-t-elle
ajoute.
Pour sa part, Sabine Manigat a repris un élément sur lequel le
défunt diplomate Guy Alexandre insistait toujours: « si les Etats n’assument
pas leurs responsabilités les relations haitiano-dominicaines ne pourront
jamais s’améliorer ».
De son côté Bernard Craan a analysé les échanges commerciaux et
économiques entre les deux parties, en démontrant l’asymétrie existante
favorable à la République Dominicaine et une stratégie mise en place pour la
conquête du marché haïtien, particulièrement à partir du tremblement de terre
de 2010. « Il est temps de repenser nos échanges avec la République
Dominicaine » affirme-t-il.
L’historien Claude Moise, après avoir campé Guy Alexandre comme un
combattant tombé en pleine lutte pour de meilleurs rapports entre les deux
nations et pour le respect des droits des migrants, a souligné l’importance de
« cette initiative de la Fondation Zile et de l’Université Quisqueya
hautement nécessaire pour la formation de la jeunesse haïtienne ».
L’ancienne sénatrice et première dame de la République, Mirlande
Manigat a également offert son appui à la démarche des organisateurs pour le
suivi de cette conférence.
Evelyne Magron, veuve de Guy Alexandre, Claudette Werleigh,
première femme haïtienne premier ministre, l’ambassadeur du Chili en Haïti,
Patricio Utreras, des fonctionnaires du Ministère du bureau de l’ordonateur
National (BON), de la commission de développement frontalier, du Ministère du
commerce et d’autres entités publiques et privées ont aussi pris part à cette
activité qui s’est tenue dans une conjoncture de remontée de l’antihaïtinisme
en République Dominicaine.
Guy Alexandre qui laisse un ouvrage avec le titre très singulier
« Pour Haïti et pour la république Dominicaine » dont un extrait a
été lu par le professeur Jean Marie Théodat fut deux fois chef de mission
diplomatique à Santo Domingo de 1991 à 1997 et de 2001 à 2003, il est décédé le
28 février 2014 à l’Age de 68 ans.
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