Manifestation à Montréal pour réclamer le fonds Petro Caribe dilapidé: l’étau se resserre-t-il autour des autorités haïtiennes?

Manifestation à Montréal pour réclamer le fonds Petro Caribe dilapidé: l’étau se resserre-t-il autour des autorités haïtiennes?

Montréal, 3 septembre 2018- (AHP)_ Des centaines de personnes en majorité des jeunes  ont manifesté samedi à  Montréal pour réclamer que toute la lumière soit faite sur le détournement de 3 milliards 800 millions du fond Petro Caribe, qui étaient destinés au développement du pays dans le cadre d’un accord signé en 2006 avec le gouvernement du Vénézuéla pour la vente de produits pétroliers à Haïti à des prix préférentiels.

Cette manifestation a abouti devant

le consulat d’Haïti au centre-ville de Montréal.

Les jeunes manifestants  détermines, exhibaient des pancartes avec des slogans on ne peut plus clairs à l’endroit des autorités haitiennes,  aux gens du secteur des affaires et aux entreprises impliquées dans la dilapidation de ce fonds :  “cette fois, on ne va pas voler impunément, tous les Haïtiens ont le droit de vivre décemment, pas seulement une  petite minorité”.

Les participants à la manifestation partie de la place Toussaint Louverture ont relevé que des politiciens se sont enrichis éhontément avec les fonds Petro Caribe, pendant que des millions de personnes sont rongées par la misère, pendant que des milliions d’enfants ne reçoivent pas des soins de santé… et que la reconsruction d’Haïti est toujours attendue 10 ans après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010.

Cette manifestation a fait l’objet d’un important reportage diffusé samedi soir sur Radio Canada. Ce qui montre que la presse étrangère se montre de plus en plus intéressée à la couverture des manifestations pour réclamer le retour du fonds Petro Caribe.

Ce qui montre aussi que ceux en Haïti ou ailleurs qui tentent encore de défendre les dilapidateurs et qui exercent des menaces et des pressions sur les initiateurs du mouvement #Petro Caribe Challenge, doivent se raviser.

Des citoyens engagés dans cette lutte ont rapporté avoir fait l’objet de menaces d’individus issus de plusieurs secteurs, et même de la Cour des Comptes  qui vient de delivrer un certificat de décharge à Sophia Saint-Rémy Martelly,   l’épouse de l’ancien président Michel Martelly .

Des manifestations sont également attendues dans les prochains jours dans plusieurs villes américaines dont New-York.

En Haïti, des gens de tous âges, issus de toutes les couches de la société sont sensibilisés par la lutte pour retrouver les fonds petro Caribe.

Des manifestations ont eu lieu à Port-au-prince, au Cap-Haïtien, aux Cayes, à Ouanaminthe, Fort-Liberté et ailleurs.

Les autorités sur la sellette, ne digèrent pas les aflèches lancées contre elles, lors de manifstations. La semaine dernière, des individus réputés proches du pouvoir ont arraché des banderoles réclamant la reddition des comptes.

Des membres du secteur des affaires se confondent en explications pour se defendre des accusations portées contre eux.

Même du monde  de “la belle profession” pourrait voir ses bras pris au moulin, en raison de son trop grand zèle à defendre ce qui est considéré comme indéfendable.

Mais, ce n’est pas fini. De nouveaux mouvements sont prévus cette semaine. Et le président Jovenel Moïse qui a demandé, sans convaincre, au premier ministre nommé Jean Henry Céant, de prendre en compte le dossier Petro Caribe, pourrait devoir libérer la justice et la laisser  faire son travail.

Pour certains, le traitement du scandale du Fonds Petro Caribe pourrait écorner et fragiliser sérieusement  le président vénezuélien Nicolas Maduro dont l’ambassdeur en Haïti a toujours fait l’éloge de la gestion de  ce fonds, malgré des évidences de corruption.

On pourrait utiliser le dossier de la corruption en Haïti pour régler la question vénézuélienne.