Port-au-Prince, le 23 février 2018 - (AHP) - Le ministre de la planification et de la coopération
externe, Me Aviol Fleurant, a confirmé jeudi avoir suspendu, pour une période
de 2 mois, l’ONG britannique Oxfam, après les révélations d’abus commis par certains
de ses membres au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010 en Haiti.
Il s’agit d’une mesure conservatoire consistant en “le retrait provisoire de la reconnaissance octroyée à ladite ONG, pour faute grave, conformément aux dispositions de la constitution, du décret de septembre 1989 qui régit les organisations non gouvernementales en Haiti et des lois pénales haïtiennes, précise le ministre Fleurant.
Il affirme pouvoir justifier cette mesure par les faits avérés d’abus et d’exploitation sexuelle commis en Haiti par des responsables de l’institution britannique.
Dans une note en date du 22 février, le ministre Fleurant a précisé que les auteurs de ces actes ainsi que l’ONG ont reconnu ces faits répréhensibles punis par la loi et qui constituent une atteinte grave à la dignité du peuple haïtien.
Le ministre prévient qu’il prendra éventuellement toute autre mesure conservatoire afin de protéger les droits des victimes, les intérêts de l’Etat haïtien, de la population mais également ceux de l’ONG en question.
Aviol Fleurant souligne également que cette mesure conservatoire n’a pas d’incidence sur le cours de l’action publique que le parquet a engagée à travers les tribunaux compétents.
Une enquête
institutionnelle est également lancée par le ministère de la planification au
nom du gouvernement haïtien, soutient Aviol Fleurant.
Le ministre de la planification avertit que si l’enquête en cours révèle
que l’argent collecté au nom des Haïtiens a été utilisé dans le cadre de
débauches et d’orgies, l’ONG sera déclarée persona non grata.
Entre temps, le professeur d’université, Wilson Jabouin, dénonce le laxisme
des autorités haïtiennes vis-à-vis des ONG et dit craindre que le gouvernement
ne profite du scandale concernant OXFAM, uniquement pour faire un "coup de
communication".
Selon lui, le scandale des expatriés accusés d’abus sexuels renseigne sur
certains aspects de la problématique de l’efficacité de l’aide humanitaire dans
les pays pauvres.
Plusieurs autres secteurs disent craindre que ce dossier ne soit relégué
aux oubliettes dans quelques semaines ou mois.
Ils expliquent ce scepticisme par l’indifférence affichée par les gouvernements
qui se sont succédé par rapport au scandale des fonds CIRH (Commission intérimaire pour la
reconstruction d’Haïti) créée en avril 2010 et gérée par l’ancien président
Bill Clinton et le premier ministre d’alors Jean Max Bellerive.
Sa mission
officielle et déclarée était de
de superviser et coordonner l'ensemble des projets de reconstruction pour eviter notamment toute duplication.
de superviser et coordonner l'ensemble des projets de reconstruction pour eviter notamment toute duplication.
Mais, il s’est révélé que les près de 20 projets qui ont été au
centre de sa propagande n'ont pas eu d'impact réel sur le quotidien de la
population à
la fin de son mandat le 21 octobre 2011,
après 18 mois de fonctionnement.
. On parle même d’environ 5 milliards des fonds
recueillis dont on aurait aucune trace. Ce qui a poussé à des titres comme “Haïti
: haro sur l'argent du désastre”.
Même questionnement dans le dossier de la croix-Rouge américaine
accusée également d’avoir détourné et dilapidé des fonds collectés au profit d’un pays victime d’un séisme.
Malgré ses démentis, la Croix-Rouge US est accusée d’avoir construit une petite
demi-douzaine de maisons (de baraques) avec un demi-million de dollars amassés.
Tous ces actes qu’une bonne partie des médias étrangers a
taxé de criminels, sont sans conséquence pour leurs auteurs, pendant que des
étrangers continuent de chanter ce réfrain “ Haïti, pays le plus pauvre des
Amériques” ou que d’autres qualifient de
pays à merde.
L’exemple va-t-il être tracé avec OxFam et les autres
qui ont utilisé l’argent recueilli en notre nom pour organiser des orgies
sexuelles et violer nos mineurs?
La dilapidation des Fonds PetroCaribe risque-t-elle d’empêcher
nos dirigeants d’agir.?
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