Port-au-Prince, 26 février 2018- (AHP)- La CIDH) a appelé ce lundi au
dialogue entre la société civile et le gouvernement de la République
dominicaine, pour résoudre les conflits découlant de la migration des citoyens
haïtiens.
« Nous devons persévérer, vous devez participer. Nous continuerons
à persévérer dans le dialogue », a déclaré le commissaire Luis Ernesto Vargas
CIDH dans une audience publique à Bogota, pour évaluer le respect des décisions
du système interaméricain des droits de l'homme en République Dominicaine.
Les représentants des organisations sociales du pays, tout comme
le gouvernement dominicain ont convenu d'ouvrir une « table du dialogue » pour
régler le problème, une initiative qui a été saluée par le président de
l'audience, Esmeralda Arosemena de Troitiño.
Un porte-parole des personnes affectées par les lois migratoires
du pays, Beneco Enecia, a salué «l'initiative de l'État dominicain de proposer
la possibilité de créer ces “tables de dialogue».
Le représentant de l'État dominicain à l'audience, également
ambassadeur de la RD à l'Organisation des États américains (OEA), Gideon
Santos, a averti que « il faudra une grande volonté politique de tous les
acteurs du pays » pour impulser des changements dans la législation migratoire
".
Le conflit issu de l’important flux migratoire des Haïtiens en
République dominicaine, attisé par une décision controversée de la Cour
constitutionnelle du pays en 2013, qui a fixé de nouveaux paramètres pour
l'acquisition de la citoyenneté dans le pays.
Un rapport d'Amnesty International rendu public la semaine
dernière indiquait que cette sentence privait un grand nombre de personnes
«arbitrairement et rétroactivement, de la nationalité dominicaine».
Le texte a également critiqué le Plan National de Régularisation
des Etrangers (PNRE), une initiative lancée en 2014 après la decision de la
Cour constitutionnelle, appliquée «de manière médiocre».
Les organisations sociales ont demandé à la CIDH de rétablir la
nationalité dominicaine des personnes touchées par cette loi, ainsi que de
créer une table de dialogue avec les institutions pour discuter du problème.
Comme l’a indiqué à l'audience l'avocat et activiste Manuel
Dandré, l'application de ces lois « viole les recommandations de la Commission
» et le système des droits de l'homme interaméricain et conduit à une situation
d’« apatridie » et « dénationalisation » des « personnes nées en République
dominicaine de parents haïtiens ".
L’ambassadeur dominicain Gideon Santos a défendu pour sa part la bonne
santé des droits de l'homme dans son pays et que les migrants peuvent facilement
régulariser leur situation.
Au total, 87,3% des immigrés en République dominicaine viendraient
d'Haïti.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire