Le gouvernement fixe les nouveaux prix des carburants après u accord avec des syndicats de transports, mais un peu partout à travers le pays, c'est la grogne

Aujourd’hui à 17h53

Port-au-Prince, le 15 mai 2017 - (AHP) - Le gouvernement et des syndicats évoluant dans le transport en commun ont paraphé comme prévu ce lundi, le protocole d'accord sur la révision à la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché local.

Depuis ce lundi 15 mai, le gallon de gazoline qui se vendait à 189 gourdes est passé a 224 gourdes. Le diesel passe de 149 à 179 gourdes le gallon et le kérosène de 148 à 173 gourdes, soit des augmentations de 35 gourdes sur la gazoline, 30 gourdes sur diesel et 25 gourdes sur le kérosène. 

Au fait, il ne s'agit qu'un début car le ministre de l'économie et des finances, Jude Alix Patrick Salomon et son collègue du commerce et de l'industrie, Pierre Mary Du Meny ont fait remarquer que, suivant ce protocole d'accord, il y aura des ajustements de 6, 5 et 4 gourdes respectivement sur les prix des gallons de gazoline, de diesel et de kérosène a chaque nouvel arrivage.

Ce qui signifie que si, sur un mois, trois cargaisons arrivent au port, il y aura des révisions de l'ordre de 18, 15 et 12 gourdes sur les prix des produits concernés

C'est ce qui a été décidé, au lieu d'une seule augmentation de 77 gourdes, a dit le ministre du commerce, soulignant que cet ajustement graduel se fera jusqu'au 30 septembre. Et à partir du 1er octobre, le gouvernement mettra fin définitivement au programme de subvention des prix des produits pétroliers.

De nouveaux tarifs ont également été publiés pour les différents circuits routiers.

Les représentants des syndicats ayant paraphé l'accord attendent pour l'instant que le gouvernement respecte ses engagements de créer un fonds de garantie d'un milliard de gourdes pour la modernisation du transport en commun.

Ainsi, les membres des organisations syndicales devraient pouvoir renouveler leur flotte de véhicules tout en bénéficiant d'une carte d'assurance en cas d'accident, se sont félicités Montes Joseph et Changeux Méhu.

Le porte-parole de la centrale autonome des travailleurs haïtiens CATH, Fignolé Saint-Cyr, dénonce les organisations syndicales du transport en commun ayant paraphé l'accord du 15 mai faisant remarquer qu'ils n'ont fait que défendre leurs propres intérêts.

Au parlement, la décision du gouvernement d'augmenter les prix des produits pétroliers divisent. 

Le député de Port-Salut, Sinal Bertrand rappelle que le président Jovenel Moise avait en 2016, lorsqu'il était candidat, vivement critiqué le président d'alors Jocelerme Privert qui avait annoncé qu'il allait augmenter de 30% le prix de la gazoline et de 20%bceui du diesel, avant d'y renoncer.

Jovenel Moïse avait alors déclaré que seuls des gens qui haïssent le peuple, qui ne connaissent pas sa misère, peuvent vouloir augmenter les prix des produits perliers

De son côté, un anti-Privert, le sénateur Carl Murat Cantave qui avait alors parlé de  vol organisé,de crime caractérisé  et de mesures répressives, est toujours muet.

Le député Sinal Bertrand affirme également attendre la position de certain de ses collègues, dont Gary Bodeau de Delmas et Alfredo Antoine de Kenscoff, qui s'étaient eux aussi montrés très virulents contre le président Privert pour avoir annoncé une augmentation des prix de l'essence, alors que la situation de la population est nettement pire en 2017.

Mais sans surprise,  le député, Alfredo Antoine, a reconnu ce lundi que le gouvernement a bien agi en ajustant les prix des produits pétroliers. Cela, argue-t-il dit, va lui permettre d'avoir les moyens de subvenir aux besoins de la population, argumentation que  les membres et proches l'équipe Moise/Lafontant reprennent en choeur depuis quelques jours.

Ce n'est pas l'avis de l'économiste Camille Charlmers qui affirme que l'Etat aurait du trouver d'autres alternatives pour renflouer ses caisses, entre autres faire payer les nantis exonérés de taxes pour avoir financé la campagne du candidat Jovenel Moïse et mettre un terme au gaspillage des fonds du trésor public.

L'ancien candidat à la présidence, Clarence Renois exige que  l’intérêt commun soit protégé et que les dépenses soient mesurées, effectuées dans la transparence et contrôlées au centime prêt. 

 Pour y parvenir, le président et son gouvernement doivent prendre des mesures pour réduire et éliminer le clientélisme, les dépenses inutiles, arrêter la distribution de primes aux proches et aux déjà privilégiés (particulièrement les sénateurs et les députés), a déclaré l'ancien candidat du parti UNIR qui appelle le gouvernement à  faire des dépenses publiques pertinentes. 

A propos, des nouveaux prix du carburant, M Renois demande que  les moyens publics soient orientés vers des objectifs essentiels. "Ce n’est pas à la population de supporter la charge des excès d’un pouvoir jouissif", a-t-il mis en garde, jugeant scandaleux l'annonce par le président de la formation d'une commission  pour recueillir  et donner suite aux doléances des seuls militants du PHTK " qui ne doivent pas trainer dans la rue"
.